La couleur : principe et synthèse

2025V1 - révisée Fondamentaux du graphisme

La couleur : principe et synthèse

La couleur, cette composante essentielle de notre vision est un outil dévastateur pour le graphiste. D'une explication optique à l'explication des deux types de synthèses, voyagez à travers les méandres de cet élément de langage graphique essentiel.

Pour faire court

Lorsque nous regardons, nous percevons les couleur grâce à des cellules nerveuses spécialisées, les cônes, situés sur la rétine. La couleur est précieuse dans notre perception du monde car elle contribue à distinguer les éléments de notre champs de vision entre eux et à percevoir les codes colorés de notre environnement. En design graphique, elle est un précieux allié pour communiquer un message ou une émotion grâce à sa capacité à se charger symboliquement.

En termes physique

La lumière est une onde. Les couleurs sont issues de la décomposition de la lumière blanche plusieurs ondes électromagnétiques de longueurs d’ondes différentes. La lumière visible est composé d’ondes de 380 nm (violet) à 780 nm (rouge). Ensuite, on trouve les ultra-violet et les infra-rouge, lumière non visible par l’homme.

Une base solide : le cercle chromatique

Le cercle chromatique est une représentation qui ordonne les couleurs autour d’un cercle. Les couleurs se succèdent dans l’ordre de l’arc-en-ciel : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet. On procède par couleur vives et pures, sans gradation progressive. Cette représentation met toutes les couleurs sur un pied d’égalité et permet de les désigner par rapport à leur angle. Certains artistes comme Johannes Itten ont utilisé le cercle chromatique pour travailler sur les harmonies colorées, utilisant des formes géométriques (triangle équilatéral, carré, rectangle) pour construire les accords de couleur (cf article sur les harmonies colorées)

Le jargon

En fonction des métiers, vous trouverez l’un ou l’autre des termes ci-dessous :

Teinte ou ton
C’est elle qui définit si la couleur est un jaune, un rouge, un vert, etc. Elle est indiquée en degré, en référence au cercle chromatique. 90° correspond à la teinte jaune.

Saturation ou vivacité
C’est la pureté de la couleur, ce qui l’éloigne ou la rapproche d’un « gris ». Elle est définie en pourcent. 0% correspond à un gris (quelle que soit la teinte). 100% correspond à la teinte pure, par exemple du jaune vif.

Luminosité ou valeur
C’est la perception de l’aspect lumineux de la couleur, ce qui l’éloigne ou la rapproche du noir. Elle est définit en pourcent. 0 % correspond à du noir, 100 % à du blanc.

Nuance
Ce sont des variations autour d’un ton, par exemple des nuances de gris ou des nuances de vert.

Couleurs primaires
Ce sont les couleurs qui ne peuvent être obtenues par mélange. On distingue les couleurs primaires : 

  • de la synthèse soustractive, ou synthèse de la matière : bleu / rouge / jaune (ou cyan / magenta / jaune)
  • de la synthèse additive, ou synthèse de la lumière : rouge / vert / bleu

Application de la couleur en graphisme

La couleur s’applique de deux façons :

  • En aplat : couleur et opacité identique.
  • En dégradé : transition progressive, soit par la couleur, soit par l’opacité.
    Les dégradé classiques sont « linéaires » ou « radiaux ».

Synthèses

Comme dit précédemment il existe deux types de synthèse : additive et soustractive. La synthèse additive est liée au rayon lumineux (ex. l’écran). Lorsque l’on additionne les couleurs primaires on ajoute de la lumière jusqu’à obtenir la lumière blanche. La synthèse soustractive est liée à la matière (ex. la peinture). Lorsque l’on additionne les couleurs primaires on soustrait de la lumière jusqu’à obtenir du noir. 

La synthèse additive

Elle consiste à combiner de la lumière Rouge, Verte et le Bleu (RVB ou RGB en anglais). Un écran est constitué de petits carrés côte à côte appelés pixels. Lorsque celui-ci est noir, cela signifie que tous les pixels sont « éteints ». Chaque pixel est composé de trois couches. Si ces trois couches sont allumées à leur valeur maximum, on obtient un pixel blanc. La variation d’intensité de ces trois couches permet de composer les autres couleurs.

La synthèse soustractive

Elle consiste à combiner de la matière Cyan, Magenta et Jaune (CMJ ou CMY en anglais). En imprimerie, on ajoute une quatrième couleur : le noir. Il permet d’avoir des noirs profonds. On parle alors de CMJN (ou CMYK – K pour Key, la valeur ou luminosité). C’est la fameuse quadrichromie. Le papier étant blanc, on doit donc enlever de la lumière pour arriver, en combinant C, M et J à du noir.

Encoder la couleur

Pour encoder la couleur en numérique, on utilise différent systèmes.

  • RVB : la couleur est composée en Rouge, Vert, Bleu avec pour chacun une valeur de 0 à 255 (256 possibilités en 8bits/couche). La valeur 0 étant du noir et 255 du blanc.
     
  • TSL : la couleur est composée en terme de Teinte, Saturation, Lumière. La teinte est définie en degré. Les deux autres composantes en pourcent.
     
  • CMJN : la couleur est composée avec des pourcentages d’encre de 0 à 100% : Cyan, Magenta, Jaune et Noir.
    C’est ce système que l’on utilise pour travailler sur un support imprimé.
     
  • Hexadécimal : la couleur est encodée en Rouge, Vert et Bleu, mais en utilisant une base 16 au lieux d’une base 10. On compte jusqu’à 9 puis au lieu de passer en dizaine, comme en base 10, on passe à A pour 10, B pour 11, C pour 12, etc. C’est ce fameux code commençant par un # (non, pas le hashtag) et suivi de 6 caractères de 0 à F. Par exemple #CC49A3. Le deux premiers caractères définissent la valeur du rouge, les deux suivants du vert, et les deux derniers le bleu.
    Cela permet de gagner de la place car la couleur est encodée sur 6 caractères au lieu de 9.