Obey Giant, de son vrai nom Shepard Fairey, est un street-artiste américain à l’œuvre prolifique. Il est immensément célèbre pour avoir créé le visuel de la campagne « hope » en 2008 de Barack Obama, mais également pour ses nombreuses créations, parfois monumentales, toujours très graphiques et très incisives par leur engagement politique. Il est extrêmement productif et publie régulièrement de nouveaux travaux.
EN UNE PHRASE
La propagande a une connotation négative, qu’elle mérite partiellement, mais je crois qu’il y a un type de propagande très positive. Je ressens que si vous pouvez faire quelque chose qui capte l’attention des gens, alors peut-être qu’ils chercheront a en savoir plus sur la personne qui a conçu le message.
GALERIE
Obama - Hope
Message from our sponsor
Hope Anonymous
Make art, not war
Liberté égalité fraternité
Dark wave
One helle of a leader
Trial
DATES CLÉS
1970
Naissance à Charleston (Caroline du sud).
1984
À l’âge de 14 ans, il commence à dessiner pour des skateboards et des T-shirts.
1989
Il rentre à la Rhode Island School of Design et créé en parallèle la campagne de stickers « André the Giant Has a Posse ».
1992
Il termine la RISD avec une maîtrise en arts dans l’illustration.
1997 – 2003
Shepard Fairey, conjointement avec Dave Kinsey et Phillip DeWolff, dirige le studio BLK/MRKT Inc. . Le studio est spécialisé en « guérilla marketing ». Il travaille pour Pepsi, Hasbro, Netscape, pour lequel il créé la version au dinosaure rouge du logo de la fondation Mozilla et la mascotte de Mozilla.
2001
Création d’Obey Clothing par Shepard Fairey, une entreprise de streetwear reprenant les visuels d’Obey Giant et dans le prolongement de son activisme.
2003
Il fonde l’agence de design graphique Studio Number One avec son épouse Amanda Fairey. Ils travaillent beaucoup pour la musique avec des pochettes pour les Black Eyed Peas, The Smashing Pumpkins, Flogging Molly, ou encore Led Zeppelin.
2004
Shepard Fairey, Robbie Conal et Mear One réalisent, pour le collectif Post Gen, une série de posters « anti-war, anti-Bush ». Ces réalisations s’inscrivent dans la campagne de Street art intitulée « Be the Revolution ».
Il fonde Swindle Magazine avec Roger Gastman.
2006
Il sort le livre Supply and Demand : The Art of Shepard Fairey.
2009
La première rétrospective muséale « Supply & Demand » s’ouvre à l’Institute of Contemporary Art de Boston, de février à août.
2012
Il réalise une fresque géante de quarante mètres de haut représentant un visage féminin, sur la façade d’un immeuble d’habitation situé au coin de la rue Jeanne-d’Arc et du boulevard Vincent-Auriol dans le 13e arrondissement de Paris.
2017
Sortie de Obey Giant, un documentaire basé sur Shepard Fairey et distribué par Hulu.
FORMATION
Rhode Island School of Design (RISD)
STYLE ET INFLUENCES
Constructivisme
Shepard Fairey parle souvent des ses inspirations, notamment le constructivisme russe et plus précisément le travail d’Alexander Rodchenko. Cela transpire dans ses œuvres, avec une utilisation extrêmement récurrente des couleurs rouge, noir et blanc, faisant un lien évident avec les affiches de propagandes russes des années 1920. On peut également ajouter l’utilisation très régulière de diagonales, la fameuse « bascule » constructiviste très présente chez Rodchenko ou encore Lissitzky. Autre point d’influence majeure, la mise en page et sa construction tantôt en symétrie centrale, tantôt en asymétrie avec usage de diagonales. Le texte, tout comme chez les constructivistes et plus globalement dans les avant-gardes européennes, est un élément structurant de la mise en page.
Barbara Kruger
L’influence de Barbara Kruger, souvent citée, est évidente tant dans l’usage du texte comme élément structurant que comme moyen d’interpeller le lecteur. De courtes phrases, parfois cinglantes, provocantes ou encore poétiques arrêtent le lecteur et l’obligent à réfléchir à ce qu’il voit / lit.
L’art nouveau
Impossible de ne pas évoquer l’influence de l’art nouveau, avec ses éléments ornementaux organiques et son remplissage de la moindre parcelle d’espace graphique avec une motif, une trame, un élément de détail. En ce sens, on peut citer Alfons Mucha et même les influences ornementales en architecture d’Hector Guimard ou encore Victor Horta.
Andy Warhol
Autre époque et pourtant influence certaine : Andy Warhol pour la critique de la société de consommation et l’engagement politique. Engagement principalement contre la guerre, l’exclusion, la pauvreté ou encore la privation de liberté chez Obey.
Muralisme mexicain
Pour l’aspect graphique et de « fresque » de certaines scènes de vie représentées par Obey Giant, on peut citer le mouvement du muralisme mexicain du début du XXe siècle avec Diego Rivera, José Clemente Orozco ou encore David Alfaro Siqueiros. Le muralisme mexicain, dans la même période et similairement au constructivisme russe, avait pour objectif de s’adresser à tous types de public, y compris analphabète. Il procédait par l’usage d’une forme graphique facile d’accès, simple et naïve. Les représentations étaient, comme l’indique le nom du mouvement, faites sur les murs ce qui leur donnaient une exposition importante et populaire.
Comics américains
Enfin, dans le style pictural illustratif à proprement parler, Obey est très inspiré des comics américains des années 1940 – 1950 et notamment de leur réinterprétation postérieure par Roy Lichtenstein, un contemporain d’Andy Warhol, dans les années 1960 – 1970.
IDENTITÉ GRAPHIQUE
Le texte comme élément structurant ;
Des punchlines très simples, souvent en typographie linéale très grasse et / ou très anguleuse ;
Couleurs en aplat ;
Le rouge – noir – blanc comme couleurs récurrentes ;
Usage régulier de motifs géométriques ou floraux ;
Mise en page symétrique et centrée, à l’image de Rodchenko ;
Mise en page asymétrique avec bascule, à l’image de Lissitzky ou Rodchenko ;
Illustrations dans la veine des comics américains, avec une ligne noire très grasse ;
